Nouvel an chinois, les préparatifs
Le Tigre est aux portes du nouvel an, la tension monte : le jour, les pétarades nous assourdissent, la nuit les feux d'artifices illuminent la ville et, aux quatre coins des carrefours, chacun vient brûler des offrandes pour les ancêtres.
Offrandes sous forme de papier monnaie factice, il n'y a pas de raison que seuls les vivants s'amusent.
Des porte-bonheurs et des vœux pour qu'il fasse plus chaud, à coller partout dans les maisons, sur les portes…
Aucun rapport avec les chalets des marchés de Noël, c'est la cahute où dort le vendeur. Un petit rappel des températures nocturnes ?
Pas de fête sans nourriture, les magasins sont noirs de monde (oui, je sais ça fait bizarre). C'est le moment d'aller voir l'activité au marché, d'autant que depuis un bon moment je me demande comment ils font pour vendre leurs produits alors que ma coriandre gèle avant que je ne sois revenue à l'appart. Du courage que diable, ce matin il ne fait que -24°.
On aurait pu s'en douter : ils superposent des couches de tout,
Pas compliqué : ils calfeutrent les camions,
Transforment leur vélo en petit nid douillet avec chauffage individuel,
Font des petites flambées,
Se perchent pour ne pas se geler les pieds.
Et la bouffe ? pensez-vous. Et bien pour les denrées, vous répondrai-je, mei wenti, autrement dit pas de problème.
Les gourmandises les plus fines, comme les pieds de cochon, sont choyées au chalumeau.
Les mêmes poissons que cet été mais en plus rigide.
Pas de risque de voir les crabes s'échapper.
L'étal du tripier, à regarder avec un air admiratif pour ne pas risquer de prendre un coup de mou dans la chetron.
Pas d'inquiétude, nous habitons un gigantesque congélateur.